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Accès à l’eau et à la terre une caravane pour interpeller les décideurs

La Convergence globale des luttes pour la terre et l’eau en Afrique de
l’Ouest organise, du 4 au 23 mars 2016 dans la sous-région, une
caravane. Partie de Ouagadougou au Burkina Faso pour s’arrêter à Dakar
au Sénégal, cette tournée a pour but d’interpeller les décideurs  à
adopter des textes pour une gestion équitable des ressources
naturelles, afin que celles-ci profitent beaucoup plus aux peuples et
non à l’élite et aux investisseurs. La caravane a été accueillie, le 6
mars, à Bobo-Dioulasso.

Plusieurs pays de la sous-région ouest africaine (une quinzaine)
prennent part à cette caravane. Elle a quitté Ouagadougou le 4 mars
2016 et doit traverser quelques villes du Burkina Faso pour continuer
au Mali avec comme destination finale, Dakar au Sénégal. La caravane
ouest africaine a fait escale le 6 mars 2016 à Bobo-Dioulasso. Elle a
mené dans la ville de Sya, plusieurs activités dont des projections de
films sur les effets des pesticides sur les terres agricoles, la
biodiversité et la qualité de l’eau, une visite au barrage de
Samendeni et des communications sur l’agro- écologie. Les autorités de
la région des Hauts-Bassins ont rendu visite aux caravaniers. A
l’occasion, le président du comité local d’organisation de la
manifestation, Rosalie Woba, par ailleurs coordonnatrice du Réseau
d’appui à la citoyenneté des femmes rurales d’Afrique de l’Ouest et du
Tchad (RESACIFROAT), structure membre de la Convergence, a justifié
l’organisation de cette caravane. Selon elle, la campagne a pour but
d’informer, de sensibiliser et de lutter pour une justice à l’accès à
l’eau, aux semences et aux terres. Ce combat a été engagé parce que,
toujours selon elle, « les populations sont de plus en plus
dépossédées de leurs terres et elles n’ont plus la maîtrise de leurs
propres semences ». C’est cette inquiétude qui a poussé la société
civile ouest africaine à mener un plaidoyer afin que les paysans aient
accès à leurs terres et à l’eau, et travaillent avec leurs propres
semences. La caravane a donc pour but, a poursuivi Rosalie Woba, de
porter ces préoccupations auprès des décideurs afin qu’ils les
prennent en compte dans leurs politiques agricoles. Le président de la
délégation spéciale de la commune de Bobo-Dioulasso, Jérémie Kouka
Ouédraogo a loué cette initiative qui permet aux mouvements sociaux
ouest africains, de défendre leurs droits et de s’ériger contre
l’accaparement des terres, de l’eau et des semences, et proposer leur
solution qui est l’agro écologie. Ces propositions sont d’ailleurs
contenues dans un livre appelé « Livre de la convergence ». Le
gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Attiou a dit
soutenir la lutte engagée par les organisateurs de la caravane. Il les
a rassurés qu’il servira de relais de ce combat dans la région car
pour lui, « l’amélioration des droits des populations à l’accès à
l’eau, aux semences et à une alimentation saine est un facteur
déterminant dans la préservation de la paix sociale ». Les caravaniers
ont quitté Bobo-Dioulasso le 7 mars 2016 pour le Mali. La Convergence
globale des luttes pour la terre et l’eau en Afrique de l’Ouest
regroupe les mouvements sociaux et organisations de la société civile
engagés dans la défense des droits à la terre et à l’eau. C’est à la
suite de plusieurs réunions tenues à Dakar au Sénégal, à Tunis en
Tunisie et à Sélingué au Mali, qu’ils ont mis en place cette
structure. Un plan d’actions a été élaboré et l’organisation de la
présente caravane sous régionale en fait partie.