Le Comité Ouest Africain des Semences Paysannes (COASP) a animé, le mardi 19 novembre 2019 dans les locaux de CESAO à Ouagadougou, une conférence de presse pour parler de la foire sur les semences paysannes qui se tiendra à Tenkodogo du 26 au 28 novembre 2019.
« Echangeons librement et sauvegardons nos semences paysannes, nos savoirs et savoir-faire pour la souveraineté alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’ouest ». C’est sur ce thème que se tiendra la foire ouest africaine des semences paysannes. A en croire le président du COASP, Richard Minoungou, le choix de ce thème découle du constat qu’il est grand temps de braquer les regards sur les mécanismes par lesquels les entreprises semencières confisquent les droits des paysans et des paysannes sur les semences. Et de renchérir que l’industrie semencière a standardisé, croisé ou manipulé génétiquement les semences, et a mis en place un système semencier industriel reposant sur l’interdiction des droits collectifs des acteurs de l’agriculture familiale d’utiliser, d’échanger, de vendre et de protéger leurs semences. Pour lui, « le système mis en place crée la dépendance des paysans aux industries semencières, aux intrants chimiques et aux énergies fossiles ou encore à la fragilité accrue face à l’implication des crises économiques, environnementales et climatiques ». Face à la menace qui pèse sur la survie des semences paysannes et les acteurs de l’agriculture familiale, les mouvements sociaux, en l’occurrence les organisations paysannes et des ONGs se mobilisent pour résister à la privatisation de leur patrimoine semencier et préserver la biodiversité cultivée.
Après avoir livré sa déclaration liminaire, Richard Minoungou et les autres membres du comité ont répondu aux préoccupations des journalistes. Plus de 200 personnes sont annoncées, qui viendront du Mali, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Togo, de la République de Guinée, du Tchad, de l’Afrique de Sud, de la France, de la RDC, de la Tunisie, du Brésil et des Etats-Unis.
La (FOASP), en plus de son aspect exposition de semences, se veut aussi un lieu de partage de savoirs et savoir-faire, d’apprentissage et de formation coopérative sur les semences paysannes. Elle se veut également un espace d’échanges et de dialogue entre les organisations paysannes, les organisations de la société civile, la recherche scientifique, les décideurs et les services techniques de l’Etat sur les enjeux liés aux semences et la souveraineté alimentaire et nutritionnelle.